Depuis plus de vingt ans, la Chine s’impose comme « l’usine du monde ». Son infrastructure, la diversité de ses fournisseurs et ses volumes de production gigantesques en ont fait la première destination pour toutes les entreprises souhaitant externaliser leur production.
Mais le contexte a changé. Les tensions géopolitiques, la hausse des coûts de main-d’œuvre, les barrières commerciales et la dépendance excessive à un seul pays poussent les entreprises internationales à revoir leur stratégie.
C’est dans ce contexte que le Vietnam est apparu comme le « rising star » de l’Asie. Avec une main-d’œuvre jeune et compétitive, une politique volontariste en faveur des exportations, et une intégration croissante dans les accords commerciaux mondiaux (notamment l’EVFTA avec l’Union européenne), il devient une alternative crédible à la Chine.
L’objectif de ce guide est de proposer une comparaison détaillée entre la Chine et le Vietnam, en abordant les coûts, les capacités industrielles, les infrastructures, la logistique, les secteurs clés et les acteurs de confiance pour accompagner les entreprises dans leur transition.
Les enjeux stratégiques du « Chine Plus Un »
Diversification des risques
La pandémie de COVID-19, la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis, et plus récemment l’instabilité en mer de Chine ont mis en lumière les risques liés à une dépendance exclusive vis-à-vis de la Chine. Les retards logistiques et les hausses de tarifs douaniers ont coûté des milliards aux entreprises.
La stratégie dite de « Chine Plus Un » consiste à maintenir une base de production en Chine, tout en développant des alternatives dans d’autres pays asiatiques. Le Vietnam est en tête de liste de ces alternatives, aux côtés de la Thaïlande, de l’Inde et de l’Indonésie.
Pérennité des chaînes d’approvisionnement
Les grandes multinationales, mais aussi les PME, recherchent aujourd’hui plus de résilience et de redondance dans leurs chaînes d’approvisionnement. Le but n’est pas toujours de quitter la Chine totalement, mais de réduire la vulnérabilité face à des événements imprévus.
La Chine : leader établi mais de plus en plus coûteux
Main-d’œuvre et coûts
- Salaires moyens : en Chine, les salaires ouvriers dans les zones industrielles atteignent désormais 700 à 900 USD/mois, contre 250 à 350 USD au Vietnam.
- Productivité : la Chine garde un avantage net grâce à l’automatisation et l’expérience accumulée.
Capacités industrielles
La Chine dispose d’un écosystème complet : fournisseurs de composants, chimie, électronique, textiles, mécanique lourde, aéronautique, etc. Sa force est la profondeur de ses clusters industriels (Guangdong, Zhejiang, Jiangsu, Shanghai, Tianjin).
Infrastructure et logistique
Avec ses ports géants (Shenzhen, Ningbo, Shanghai) et son réseau ferroviaire/logistique performant, la Chine est difficile à concurrencer sur ce point.
Innovation et high-tech
La Chine domine toujours sur les segments high-tech (semi-conducteurs, batteries, intelligence artificielle, équipements industriels avancés), mais les pressions américaines limitent son accès à certaines technologies critiques.
Le Vietnam : étoile montante en Asie
Main-d’œuvre et coûts
- Salaires compétitifs : 250–350 USD/mois en moyenne pour les ouvriers, avec une progression de 5–7 % par an.
- Population jeune : plus de 50 % de la population a moins de 35 ans, avec une montée en compétence rapide.
Politiques gouvernementales
Le Vietnam attire les investisseurs via :
- Des zones franches industrielles (Ho Chi Minh, Binh Duong, Hai Phong, Da Nang).
- Des incitations fiscales pour les industries exportatrices.
- Une intégration dans les accords de libre-échange (EVFTA avec l’UE, CPTPP avec le Japon et le Canada, RCEP en Asie).
Secteurs phares
- Textile et confection : l’un des plus grands exportateurs mondiaux de vêtements.
- Meubles et bois : deuxième exportateur mondial de mobilier, avec une forte présence en Europe et aux États-Unis.
- Métallurgie et mécanique : CNC, pièces soudées, structures en acier et aluminium.
- Électronique : Samsung, Apple (via Foxconn et Pegatron) et LG investissent massivement.
- Décoration et artisanat : rotin, bambou, céramique, laque vietnamienne.
Infrastructures et logistique
Le Vietnam a encore du retard par rapport à la Chine, mais compense avec de gros investissements :
- Port de Hai Phong (Nord), Cai Mep-Thi Vai (Sud) classé parmi les plus performants du monde.
- Aéroports internationaux en expansion : Long Thanh (près de Ho Chi Minh, en construction), Noi Bai (Hanoï), Da Nang.
Comparaison générale Chine vs Vietnam
Critère | Chine | Vietnam |
---|---|---|
Coûts salariaux | 700–900 USD/mois | 250–350 USD/mois |
Productivité | Très élevée, main-d’œuvre expérimentée | En progression, mais moins automatisée |
Écosystème industriel | Complet et intégré | En croissance, plus fragmenté |
Logistique | Ports et transport ultra performants | Retard mais en forte amélioration |
Secteurs forts | High-tech, électronique, automobile | Textile, meubles, bois, électronique |
Flexibilité | Moins flexible pour petites séries | Plus adapté aux volumes moyens |
Accords commerciaux | Moins favorables avec UE/USA | EVFTA, CPTPP, RCEP |
Les trois agences de sourcing les plus fiables au Vietnam
1. Move To Asia – Transparence et accompagnement global
Move To Asia a été fondée en 2019 par des un français installé au Vietnam. L’agence est appréciée pour :
- Ses modèles de tarification transparents (forfaits clairs, sans commissions cachées).
- Son accompagnement complet, en français, du sourcing à la qualité en passant par les visites d’usine.
- Sa souplesse : utile aussi bien pour les PME que pour les grands groupes.
2. FVSource – Expertise en outsourcing manufacturing
FVSource , fondée par une équipe franco-finlandaise et vietnamienne, se positionne comme une société de conseil en stratégie industrielle.
- Forte présence au Vietnam depuis 2009, avec bureaux en Europe et aux États-Unis.
- Réseau élargi couvrant aussi la Thaïlande, l’Indonésie, l’Inde, la Malaisie, le Cambodge et la Chine.
- Approche consultative pour aider les entreprises à bâtir une stratégie globale de production en Asie.
3. SAV – Rapidité et efficacité pour les PME
SAV est spécialisée dans l’exécution rapide :
- Visites d’usines en quelques jours.
- Accès direct aux fournisseurs originaux pour garantir transparence et prix compétitifs.
- Utile pour les PME qui souhaitent tester un nouveau marché sans lourds investissements initiaux.
Ce qu’il faut savoir avant de se lancer
- Langue et culture : les différences culturelles et la barrière linguistique nécessitent un intermédiaire ou une équipe locale.
- Normes et certifications : vérifier que les usines respectent CE, REACH, FSC, ISO.
- Échantillons et petites commandes : commencer par de petites séries pour valider la qualité.
- Présence locale : un contrôle qualité sur le terrain est indispensable.
- Planification logistique : prévoir délais et coûts liés au transport maritime ou aérien.
L’avenir de la fabrication en Asie
À l’horizon 2030, le paysage industriel asiatique continuera d’évoluer.
- La Chine restera incontournable dans les secteurs high-tech et dans la production de masse.
- Le Vietnam poursuivra sa montée en gamme, notamment dans le bois, le textile premium et l’électronique.
- Les entreprises européennes devront développer des chaînes d’approvisionnement hybrides, combinant Chine, Vietnam et autres pays de l’ASEAN pour plus de résilience.
Conclusion
Le choix entre la Chine et le Vietnam ne se réduit pas à une opposition binaire. La Chine reste imbattable sur la capacité et l’innovation high-tech, tandis que le Vietnam s’impose comme une alternative agile, compétitive et tournée vers l’export.
Pour réussir, il est crucial de :
- Diversifier ses sources (« China Plus One »).
- S’appuyer sur des agences locales fiables comme Move To Asia, FVSource ou SAV.
- Anticiper l’évolution du marché vers 2030, où le Vietnam sera un acteur majeur aux côtés de la Chine dans l’industrie mondiale.